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On attend.

Puis, des méandres de la rivière, vient un autre bruit, sourd, régulier, progressif. C’est le machoua mystérieux. Dans les touffes voisines de la rive, les noirs se sont dissimulés. Le machoua apparaît enfin, fumeux et soufflant, laissant à son arrière l’écume tumultueuse soulevée par sa roue aux larges palettes. Va-t-il passer ?

Non. Les élaïs dont les palmes s’étalent au-dessus des proches ramures ont révélé la présence probable d’un village. Le « machoua » siffle et s’arrête. Du bord, un nègre auxiliaire hèle en langue indigène, il appelle les riverains, leur vante l’amitié des blancs, leurs richesses, leur générosité. Tentés, les noirs répondent. Le « machoua » repart pour virer en plein courant et vient se ranger près du bord. On l’amarre et le licambo détermine les conditions de la descente.

Les blancs prennent terre, armés et accompagnés d’auxiliaires également armés. Tout d’abord, leurs allures sont pa-