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Page:Marcel, Terre d’épouvante, Ficker, 1905.djvu/151

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chouc, et les noirs ignorent ce que l’on fait du suc blanc qui jaillit de certaines lianes incisées ; on le leur indique sommairement, en taxant les quantités à fournir. Ils se résignent avec mollesse : ils sont si peu habitués au travail, eux qui vivaient sans œuvrer presque, dans leur dénuement exempt de convoitises. Les sévices commencent, arrestation des chefs, corrections de « chicotte », amarrages, capture d’otages, femmes ou hommes, employés à de rudes corvées dans la factorerie. Les villages, atterrés, troublés en leur vie simple, barbare et facile, se lassent et n’apportent plus rien.

L’Européen se révèle complètement alors.

Un jour, les gens d’un village apprennent par leurs guetteurs que voici venir le blanc. Ils veulent se sauver. Mais, stratège habile, l’ennemi maintenant craint, a essaimé des hommes dans toutes les directions. La fusillade éclate et roule en échos violents. Entourés, traqués, inaptes à la résistance contre de tels adversaires, les malheureux sont rabattus sur leurs cases, cernés, pris