Page:Marcel, Terre d’épouvante, Ficker, 1905.djvu/152

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au gîte et la véritable horreur commence… Qui donc osera la démentir ?

À des enfants, à des hommes, on ampute les avant-bras. À des femmes, on coupe les seins. On massacre les chefs et les vieux. Quelques adultes des deux sexes sont — pas toujours — emmenés en véritable esclavage, en travail forcé ou en jouets à la factorerie. Les paillottes sont incendiées. Les nattes, les poteries, les sièges sont volés par les hommes du blanc qui, lui aussi, hâve, tanné par le soleil, aigri par la rancune de son exil, grisé de carnage, plus lâche qu’un fauve inconscient, a tué, après avoir ordonné le massacre, et connaît la hideuse joie de Caïn, la joie destructive par laquelle l’homme se croit grand, même en ce siècle stupide où l’on admire encore un Napoléon.

Le crime commis, les bourreaux s’éloignent.


Ceux des habitants qui ont échappé à la boucherie, qui ont pu se dissimuler durant