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M. Savorgnan de Brazza, l’homme à qui la France doit le plus en Afrique, l’explorateur illustre, le diplomate habile qui nous eût donné tout le bassin du Congo, si ses efforts avaient été compris et ses ordres exécutés à temps ; l’administrateur prudent qui nous eût évité le système des concessions féodales, système auquel nous devons de gros échecs financiers et la révolte actuelle de notre colonie.

M. de Brazza avait symbolisé en la personne d’un petit chef appelé Makoko le souverain d’un empire fictif s’étendant sur les deux rives du grand fleuve ; il avait contracté avec lui un traité par lequel ce chef reconnaissait notre souveraineté. Une scène curieuse eut lieu à ce sujet :

« C’est là (à Brazzaville) que s’est passée la grande scène symbolique de l’alliance des indigènes et des Français. Pour conclure la paix, on assembla tous les chefs, on creusa un trou dans le sable. Chacun vint y jeter son arme, puis on planta un arbre. Makoko prit la parole et dit : « Nous