Page:Marcel, Terre d’épouvante, Ficker, 1905.djvu/185

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indépendant. Les plus zélés défenseurs de l’œuvre néfaste du souverain l’avouent implicitement. Ainsi, Mgr Rœlens, vicaire apostolique, du Haut-Congo, écrit, au sujet des dires de M. Morel :


Ces révélations ne seraient-elles pas une édition renouvelée et quoique peu rafraîchie des faits d’il y a dix, quinze ou vingt ans. À cette époque de première organisation, alors que les blancs se trouvaient isolés et sans contrôle possible aux prises avec des difficultés énervantes, au milieu des populations sauvages qui ont le talent de lasser la parole la plus éprouvée (quelle parole dans la bouche d’un prêtre !) il y a eu, sans doute dit-il, des violences regrettables, elles n’ont pas pu être connues alors, ni réprimées. Depuis il y a eu encore des blancs qui ont manqué à leurs devoirs.


Personne n’a dit autre chose des crimes impunis, ignorés en détail, connus en tant que procédé usuel. Le prélat nous confirme dans notre opinion, et, témoin inconscient, charge ceux qu’il veut innocenter. Son âme est peu chrétienne envers ses ouailles noires et sa controverse peu solide en faveur de ses ouailles blanches.