Page:Marcel, Terre d’épouvante, Ficker, 1905.djvu/198

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ment manqué de s’y conformer, mais il a adopté

une politique nécessairement productive de torts graves pour les peuples du Congo, dont le bien-être, que les nations du monde occidental ont solennellement entrepris d’assurer, devrait être sauvegardé. Se basant sur des droits théoriques de souveraineté sur les terres « vacantes », l’État du Congo s’est déclaré propriétaire, non seulement de la terre des indigènes, mais encore de toute chose d’une valeur économique que la terre produit, cette propriété étant étendue en pratique jusqu’aux plantes propres à la consommation, cultivées par les habitants pour leur propre subsistance.

Le premier et inévitable effet de ce contrôle sur les éléments qui constituent le commerce de l’Afrique équatoriale a été d’éliminer les relations commerciales entre l’Européen et l’indigène, rendant ainsi impossibles toutes transactions commerciales légitimes. Son second et également inévitable effet a été de réduire la population à un état de servitude qui a peu de précédents dans l’histoire et aucun dans les temps modernes. Comme témoignage abondant et considérable à ce sujet, nous avons les relevés officiels, dénommés officiellement « statistiques commerciales », qui dévoilent un état d’affaires inconnu dans aucune possession des puissances en Afrique tropicale, où l’indigène — comme dans l’État du Congo — peut seul récolter les produits du sol demandés par l’industrie européenne. Dans la période quinquennale 1899-1903, les exportations de l’État