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du Congo, composées presque entièrement de caoutchouc,

se sont élevées à 9 544 043 livres sterling (238 601 750 francs au pair) tandis que les importations, composées pour une proportion écrasante de provisions et matériel destinés aux services administratifs, et, par conséquent, reliées en rien avec les achats de la matière première produite par le travail des indigènes, se sont élevées, dans la même période, seulement à 4 365 170 livres sterling 6 109 129 250 francs.

Ces chiffres seuls prouvent la nature des relations existant entre les indigènes du Congo et leurs maîtres européens, sous lequel système les premiers ne reçoivent pas de payement pour le caoutchouc qu’ils sont forcés de récolter et les vivres qu’ils sont forcés de fournir, ou reçoivent une rémunération si inadéquate qu’elle n’est qu’une pure apparence (farce) de payement. On en trouvera plus grande confirmation, si besoin, dans les forces militaires énormes, régulières et irrégulières, entretenues par le gouvernement du Congo et dans les jugements des cours de justice de Boma. Des actes malfaisants isolés se produisent dans chaque possession de l’Afrique tropicale, mais le système qui prévaut dans l’État du Congo peut seulement être maintenu par le recours à toutes les formes de la violence et de l’oppression.


Dans le détail des marchandises impor-