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chands de charbon et à des guerriers de terre

et d’eau, l’on eut trouvé la conquête coloniale pour faire diversion à la fameuse revanche dont la seule idée donnait la petite mort à nos généraux qui se sentent plus ou moins incapables d’agir en Europe, hors le cas de répression de guerre civile ; quand, pour répondre au besoin de carnage et de conquête que quatorze siècles de monarchie militaire ont fourré dans nos cervelles de tourlourous, on se fût rué sur des gens inoffensifs pour s’emparer de leur pays, — on gagna quoi, réellement ?


Des bénéfices, pour quelques-uns. Pour le pays, des dépenses considérables. Pour les familles, des deuils sans nombre. Militairement, les Brière de l’Isle, les Négrier et les Duchêne faillirent renouveler au loin les exploits désastreux de 1870. Lorsque l’histoire vraie de ces lointaines conquêtes sera écrite, on verra ce que fut réellement cette gloire exotique, — tâche et sanguinaire.


La masse n’en profita pas. Les « débouchés pour la surproduction » ne compensèrent point les marchés perdus par notre industrie, trop inintelligente pour lutter contre les actifs négo-