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ciants allemands, anglais ou yankees. Les déshérités de la métropole ne bénéficièrent d’aucune tentative vers une meilleure formule sociale. Aucun essai d’agriculture collective ne fut tenté. Partout l’on vit se déchaîner l’exploitation capitaliste et l’administration s’épanouit pour la défendre en principe et la gêner en fait. Le peuple souverain n’eut point de part dans la curée.

Le Congo français fut partagé en quarante-trois concessions à l’époque de la récolte (?) intensive au Congo indépendant, au moment où les actions congolaises belges escaladaient la cote et atteignaient les cours les plus élevés. Ces concessions furent octroyées au petit bonheur, des gens quelconques qui battirent monnaie avec le décret présidentiel dans la plupart des cas.

Sous l’étiquette française, au nom de concessionnaires français et sous le couvert d’honorables personnalités de notre monde colonial, commercial ou financier, divers groupes belges se constituèrent et créèrent des sociétés françaises pour exploiter sinon nos concessions, tout au moins notre épargne. Ces sociétés — sauf quelques exceptions — tentèrent de travailler au Congo français d’après les procédés belges et, pour y réussir, embauchèrent des individus provenant des exploitations du Congo indépendant, parfois des agents révoqués par celles-ci.

On se lança ainsi dans l’inconnu, aveuglément.