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Le résultat fut ce qu’il devait être, ce que nous le voyons, ce que nous avions prévu dès la première heure. Les actionnaires des sociétés et les indigènes de notre colonie en pâtissent. Les spéculateurs belges s’en lavent les mains. Les contribuables ont payé et payeront pour ces fautes et leurs conséquences.

Derrière les sociétés vinrent les fonctionnaires, recrutés encore suivant le pur et ancien rite du pavillon de Flore, c’est-à-dire comptant un grand nombre d’incapables et de trop jeunes gens. Les quelques hommes de valeur choisis furent noyés dans la masse et impuissants par suite.

Ainsi, l’œuvre de Brazza fut compromise et, pour rétablir l’ordre et les chances d’avenir qu’il avait laissées à la colonie, bien du temps sera nécessaire ainsi que beaucoup de réformes radicales. Le sang a coulé et, malheureusement, coulera encore. Sacrifices voulus, dont il convient de rechercher les responsabilités.

Il est évident qu’on peut accuser la férocité et la brutalité de certains traitants ; la complicité hypocrite de certains directeurs ; les instructions secrètes donnés aux agents aigris par le triste sort qui leur est fait, instructions en opposition avec les ordres officiels (nous avons sur ce point des documents intéressant les deux Congos), d’une part.

D’autre part, la tendance à l’autorité abusive qui est la caractéristique du moindre fonction-