Page:Marcel, Terre d’épouvante, Ficker, 1905.djvu/38

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dans ce pays d’autorité absolue, de despotisme sans contrôle, où n’existent ni presse, ni assemblées d’aucune sorte, le souverain seul est responsable des actes qu’il ne pourrait ignorer que par négligence. C’est d’autant plus évident qu’il bénéficie directement et personnellement des conséquences toujours pécuniaires de ces actes, et ceux-ci sont d’autant plus lucratifs qu’ils sont plus barbares.

Cependant, tout en faisant remonter jusqu’à lui la responsabilité du meurtre et de l’oppression de ceux dont il devait diriger d’une façon bienveillante l’évolution éducatrice par quoi l’on devait les élever à notre niveau ; tout en espérant que notre voix, se joignant aux voix déjà entendues, aidera à convaincre l’opinion publique de l’indignité qu’il y aurait à maintenir un tel régime, c’est la diplomatie européenne qu’il convient d’accuser pour avoir livré le quart de l’Afrique avec plus de vingt millions d’hommes à des traitants avides de lucre comme les négriers d’autrefois.