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On a pu voir au Congo quelles pouvaient être les aberrations d’un Européen ne craignant plus les gendarmes ni le qu’en dira-t-on, et que la haine de race, la rapacité, la dépression mentale et physique consécutive aux séjours tropicaux, et provoquant un sadisme spécial, portent aux cruautés les plus extravagantes et à la rage sanguinaire.

Voici un exemple entre mille, relevé sur le carnet de route de M. G. N…


7 juillet 1903.M. W… me répète une affreuse histoire, qui déjà m’a été dite deux fois, et qui me fut confirmée depuis.

Il y a cinq ans environ, un nommé X… s’était, paraît-il, fait confectionner un machete (sabre d’abatage) lourd et bien affilé. Chaque dimanche, il recevait les redevances en caoutchouc des villages de son secteur. Quand un homme ne livrait pas le poids requis, il lui faisait sauter la tête comme un mameluck.

Il s’en est passé bien d’autres. Je ne puis raconter ni en latin, ni en grec, les fantaisies érotiques d’un nommé Y… qui, voici trois ans, gérait le chef-lieu d’une société de l’Équateur. Ce fut l’ignoble dans la cruauté, au point de faire croire à la folie du triste héros de ces abominations.