Aller au contenu

Page:Marcel, Terre d’épouvante, Ficker, 1905.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

et vite, dans un pays où l’indigène, peu disposé au travail parce qu’il est presque sans besoins, n’aurait dû être amené aux idées de récolte et d’échange que progressivement.

Voici ce que nous lisons à ce sujet sur le carnet de route de M. G. N…


7 décembre 1903. — Marché d’échange. Les noirs sont des acheteurs amusants et assez faciles à contenter. On dit qu’ils sont sans besoins et que cela constitue un obstacle d’inertie aux transactions normales. Je pense, au contraire, qu’avec un peu d’intelligence et de patience, il serait aisé de les amener à désirer certains de nos produits, — sel, quincaillerie, etc., — donc à rechercher le moyen de se les procurer en travaillant de bonne volonté, comme le font les populations de la côte de Guinée ou même celles du Kasaï et des Falls dans l’État même.

Mais au lieu de donner le sel ou les étoiles qu’ils demandent, on entend leur imposer des marchandises dont ils ne veulent ni se servent : des cauries (coquillages monnaies), des verroteries dépréciées formant des stocks énormes dans les magasins et provenant des achats considérables de la première heure, réalisés sans expérience des goûts locaux. Aussi, les noirs refusent-ils de travailler pour des objets qui ne leur conviennent pas. Le résultat, c’est