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JEAN-FRANCOIS MILLET

I

Aussi loin que l'on remonte, dans l’étude de la peinture de paysage, chez les Hollandais qui en furent les créateurs, chez les Anglais et chez nous, on doit constater que les artistes, quelque différents que fussent leurs points de vue, qu’ils s’attachassent à rendre naïvement les sites familiers à leurs yeux, ou, comme en France, à arranger la nature en décors destinés à encadrer des épisodes héroïques, n’ont jamais établi un lien de dépendance, un rapport d’intime parenté entre les lieux représenté et les personnages qu’ils y placaient. Ce fut l’innovation propre de Millet d’exprimer, sous des aspects multiples, cette association de I’homme et de la terre, telle que nous la montre la réalite de chaque jour. « Quand vous peignez un tableau, disait-il, que ce soit une maison, un bois, une plaine, l'Ocean ou le ciel, songez toujoiurs à la présence de I’homme, à ses affinités de joie ou de souffrance avec un tel spectacle ; alors une voix intime vous parlera de sa famille, de ses occupations, de ses inquiétudes, de ses prédilections ; l'idée entraînera