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Fougère

Écoute, mon petit, tu sais, quand j’ai de l’estime pour quelqu’un, moi, je ne regarde pas au reste. Y en a-t-il qui sont pingres, de ces vieux à qui on ne voudrait pas donner deux sous ! Oh, d’abord, moi, tu sais, quand quelqu’un me déplaît, je ne me gêne pas pour le lui dire. Y en a un, comme ça, un soir — je logeais encore rue de Maubeuge — il me rencontre — il était déjà tard. Voilà qu’il me dit : “Ma petite, veux-tu venir chez moi ?” — Tu sais, moi je n’ai pas l’habitude d’aller chez les hommes, mais, je lui dis : “Vous pouvez monter chez moi.” Voilà qu’il monte. Je lui dis : “Allons, fais-moi ton petit cadeau.” — “Je n’ai pas l’habitude de payer avant,” qu’il me dit. — Je ne trouvais pas ça encore très bien — mais enfin, passe pour cette fois. — “Eh bien, tu me payeras après”.

Eh bien, après, tu ne sais pas ce qu’il me dit ?