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XI
PRÉFACE

eut sur le jeune homme une influence notable. Il subit avec succès cet examen et quitte le Palais Mazarin pour s’installer chez lui, rue de l’Université, dans la situation d’un étudiant travailleur qui laisse croire aux siens qu’il prépare l’agrégation.

En réalité, Marcel Schwob s’éloigne de la philosophie qui a rempli son cerveau depuis les cours de Burdeau. Il fait du haut allemand, de la paléographie grecque, surtout sous Jacob et Bréal, et du sanscrit avec F. de Saussure à l’école des Hautes-Etudes. Il donne des répétitions à des aspirants au baccalauréat, enseigne à la Société philosophique et littéraire des Instituteurs de France. Mais Marcel Schwob a déjà beaucoup d’idées littéraires en tête. Il a commencé un roman sur la vie latine et écrit des nouvelles humoristiques, à la manière de Mark Twain. Il est entré en relations avec Robert-Louis Stevenson. Il admire Walt Whitman, disserte sur Eschyle et Shakespeare, lit Pascal et Villon surtout.

Marcel Schwob débute dans la carrière comme un linguiste humaniste. Son premier travail, écrit en collaboration avec son camarade de lycée Georges Guieysse, est un “Essai sur le jargon” qui fait rentrer dans le néant les explications métaphoriques ou poétiques de Victor Hugo et de Francisque Michel. Il commence à fréquenter la petite salle des Archives Nationales, où l’accueille, avec beaucoup d’amitié, Auguste Longnon qui fait des recherches sur Villon et ses légataires. Marcel Schwob découvre près de lui les informations criminelles relatives à la borne du Pet-au-Diable, et il rapproche la langue des ballades jargonesques de Villon de celle qu’avait révélée l’information de Dijon relative à la bande des Coquillards. Il donne