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Eh bien, je te consacre aux larmes amoureuses,
Toi qui brûles encore en courant sous mes doigts ;
Puisses-tu ne tracer que des heures heureuses
Comme celles que je te dois.


ÉCRIT SUR L’ALBUM
DE PAULINE DUCHAMBGE


Oh ! prends goût au silence !… Oh ! prends le monde en crainte !
Écoute-le de loin : c’est l’écho d’un flatteur.
De ceux qu’il a trompés il étouffe la plainte ;
Tout raille dans son bruit menteur.

*

Tu n’auras pas semé ta couronne étoilée
Sur le miroir tari du ruisseau de tes jours.
Toute pleine de jours, toi, tu t’en es allée
Et ton frais souvenir en scintille toujours.

*

Je suis sa première amitié
Il est aussi la mienne, unique, intime, entière,
Et, s’il veut être en tout avec moi de moitié,
Mon Dieu ! je serai la dernière.


*
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