Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/103

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« L’Assemblée nationale offrait à toutes les parties de la France un point de ralliement ; elle suppléait tous les pouvoirs ; elle gouvernait, par la force seule de l’opinion, le vaisseau battu par la tempête ; elle pouvait le conduire au port. Que n’ont pas fait les aristocrates pour la dissoudre ? Efforts inutiles ! Ils tentent de la corrompre, même succès. Ils décrient ses opérations, on ne les écoute pas…

« On peut voir avec quel succès une main presque invisible a travaillé à la coalition des diverses aristocraties par l’obstination avec laquelle le décret du marc d’argent a été maintenu. Honteux de l’avoir proposé, et cédant à la voix impérieuse de l’opinion publique, le comité de Constitution a voulu le réformer ; la coalition aristocratique s’est opposée avec une fureur constante à toute modification, à tout changement qui pouvait ôter aux riches, c’est-à-dire aux ci-devant privilégiés, le droit exclusif d’être membre du corps législatif, et fonder cette égalité de droit, sans laquelle il n’y a point de liberté…

« Français, Français, sachez distinguer la voix de vos amis, qui, en vous éclairant sur les erreurs de vos représentants, vous proposent des moyens légaux ou pacifiques, pour en conjurer les effets,