Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/11

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Ce journal formait une brochure grand in 8o, de 40 à 60 pages, ornée de gravures, de cartes, et paraissait tous les dimanches.

Prudhomme, en habile éditeur, avait cherché quelques jeunes gens instruits et laborieux pour travailler à son journal. Le premier d’entre eux fut Loustallot. L’éditeur avait pu l’apprécier à sa juste valeur en l’entendant plaider au Palais ou discuter dans les groupes. Peut-être même avait-il imprimé quelques brochures de lui[1]. Il chercha à s’attacher le jeune avocat et lui fit des offres sérieuses. Celui-ci n’hésita pas à les accepter. Grâce à son incomparable talent de publiciste, les Révolutions de Paris eurent un succès inouï, qui n’a pas été égalé depuis. Certains numéros furent tirés au chiffre de deux cent mille exemplaires.

Loustallot rédigea à peu près seul les Révolutions de Paris depuis le 14 juillet 1789 jusqu’au commencement de septembre 1790. Au début, il devait avoir trois ou quatre collaborateurs (Tournon, Prudhomme, Sylvain Maréchal), mais il les absorba bientôt, grâce à sa puissance extraordinaire de travail, et supporta sans fléchir tout le poids de l’entreprise[2]. Il écrivit les soixante premiers numéros, et pendant cette

  1. D’après un biographe (l’auteur du Précis cité au chapitre ix), Loustallot aurait traduit des ouvrages anglais, pour vivre, en 1789.
  2. Tous les écrivains du temps, amis ou ennemis, ne voient que