Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/133

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« Les occupations des membres de ce comité, remarque-t-il, ne leur ont pas permis sans doute de suivre le cours de l’opinion publique et la révolution des idées. Le public patriote ne demande point une loi pour accorder la liberté de la presse ; le citoyen le moins instruit sait que la liberté de la presse est la plus sûre base de la liberté publique et individuelle. Il a lu, il lira toujours. Le besoin de connaître l’état des affaires publiques distrait le peuple de ses propres besoins ; la presse substitue des plaisirs honnêtes, dignes d’hommes libres, à la débauche et au libertinage ; celui qui ne sait pas lire sait écouter, et tous sentent que nul ne peut, sans crime, leur ravir le droit de s’instruire de ce qui se fait dans l’État, où rien ne doit se faire que pour le bien de tous.

« Ce sont les aristocrates qui demandent une loi pour autoriser la liberté de la presse. Esclaves et instruments du despotisme, jamais ils n’ont eu une idée juste, parce que l’intérêt leur tient lieu de raison. Il leur importe que les faibles soient ignorants, afin qu’ils puissent les vexer impunément. Il leur importe que leurs prévarications, leurs vexations soient ensevelies dans le silence, afin qu’ils puissent étouffer dans les bureaux la voix de leurs victimes. Ils voudraient