Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/149

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perdre, aux yeux de tous les francs patriotes, la réputation que lui avaient méritée ces deux traits de civisme et de courage. »

« Il a voté une adresse à toutes les municipalités du royaume, pour qu’elles conférassent à M. de La Fayette le titre de commandant général des gardes nationales du royaume… »

« Une considération importante devait détourner M. l’abbé Fauchet de faire une pareille motion. Le peuple français est porté par habitude à l'idolâtrie. C’est le plus grand et peut-être le seul obstacle qu’il ait à vaincre pour devenir vraiment libre. »

L’abbé Fauchet veut aussi une récompense pour le maire de Paris, M. Bailly ; il demande pour lui le titre de premier municipe de France, « place que lui confirme d’avance le vœu public. »

Le jeune publiciste répond fort justement :

« Laissez le vœu public se former de lui-même. Ne dites point qu’il existe, lorsqu’il n’existe pas, afin qu’il se forme selon vos vues, selon vos désirs ; n’ôtez pas au peuple, par vos prophéties, la faculté et la volonté de réfléchir sur le choix qu’il va faire ; ne l’accablez pas de l’ascendant que vous donne votre vertu, votre patriotisme ; et sachez que c’est attenter à la liberté du peuple que de vouloir diriger ses suffrages sur un individu. »