Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/179

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fisaient pas pour procurer aux infortunés colons les objets d’indispensable nécessité. Un pain noir, des racines, de l’eau, des vêtements grossiers, et quelquefois de simples peaux, des masures délabrées, tel était, dans une grande partie de la France, le sort de nos malheureux frères. Dans le Limousin, dans une partie du Périgord et de l’Auvergne, dans quelques endroits de la Bretagne, depuis Bordeaux jusqu’à Bayonne, l’existence des paysans est un problème. Dans les départements où un sol plus heureux offre plus de ressources, il n’y a point assez de cultivateurs ; et souvent les productions ont péri, parce qu’il n’y avait point de bras pour les recueillir. »

« Après le sort du paysan, celui du soldat était le plus affreux. Il suffit d’avoir vu du pain de munition une seule fois pour n’en pas douter ; le matin un peu d’eau chaude versée sur du pain avec quelques légumes, le soir un très-petit morceau de la plus mauvaise viande, telle était la subsistance de trois cent mille Français, qu’on était forcé, par cela même, de tenir dans une dangereuse inaction. »

« Tous ces maux n’avaient qu’une cause. La prodigalité d’une cour crapuleuse, où des Messaline et des Julie disputaient à des Claude et à des Néron le prix de la prostitution, de l’infamie