Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/189

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viagères, les actions, l’agiotage. Là, il n’y a que deux saisons, la hausse et la baisse. Là étaient enterrés l’industrie, les mœurs, l’économie et l’amour du travail. »

« L’esprit public a-t-il enfin fait la conquête de ce pays ; ou la Révolution s’est-elle arrêtée sur ses bords ? Il faut attendre, pour le savoir, quel sera le sort des assignats-monnaies que l’Assemblée nationale vient de décréter. Si les Français, sourds à toutes les insinuations par lesquelles on cherchera à faire hausser ou baisser les assignats, les prennent pour ce qu’ils sont, ne leur donnent que leur vraie valeur, et la leur donnent tout entière, on pourra dire que le vrai crédit public est né parmi nous, et que l’État est sauvé des griffes des vautours, qui, depuis cinq à six ministères, le rongeaient infatigablement… »

« Qu’estce qu’une monnaie ? Un signe quelconque qui sert de mesure à tout ce qui peut se vendre. Ce signe peut être indifféremment un métal, une coquille, un morceau de cuir ou de papier. »

« Mais ce qui constitue le signe, quel qu’il soit, et en fait une vraie monnaie, c’est, 1o qu’il porte l’empreinte de la souveraineté ; 2o qu’il soit délivré par la souveraineté ; 3o que, dans l’État, personne ne puisse le refuser en payement ; ce