Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/196

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pour la liberté, et son serment civique, les hommages publics le suivent partout. »

Dans ce numéro Loustallot s’occupe de l’affaire de Suleau, rédacteur des Actes des Apôtres, que le tribunal royaliste du Châtelet vient de mettre en liberté après une assez longue détention.

« Tout Paris a retenti des bons mots de M. Suleau, accusé de lèse-nation, et élargi depuis peu de jour des prisons du Châtelet : tous les papiers publics ont recueilli jusqu’à la moindre saillie qui lui est échappée. Les aristocrates en ont fait un des saints de leur calendrier. Ils poussaient l’engouement jusqu’à espérer que ses plaisanteries, aussi puisantes que la lyre d’Amphion, suffiraient pour rebâtir la Bastille et rappeler le régime féodal. »

Tout en blâmant les incroyables violences de l’écrivain ultra-rovaliste, et en relevant les nombreux chefs d’accusation qui pourraient lui être imputés, le rédacteur des Révolutions de Paris pose au Châtelet ce dilemme : « Pourquoi avez-vous privé cet homme de sa liberté pendant cinq mois, s’il est innocent ; — pourquoi le relâchez-vous, s’il est coupable ? »

Nous n’aurions pas mentionné cet incident, si Suleau n’avait jugé à propos de consacrer à Loustallot un chapitre des Actes des Apôtres. Les ouvrages du temps dans lequel notre publiciste est mis