Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/205

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30 avril est un jour d’opprobre pour le nom français. »

« Citoyens de Marseille, votre cause ne peut être séparée de celle des Parisiens. Si vous êtes des révoltés, ils sont des brigands ; s’ils sont les libérateurs de la patrie, vous en êtes les défenseurs. Vous avez marché sur leurs traces ; les circonstances étaient les mêmes ; vos motifs, votre conduite ont été les mêmes. Si l’on plante des potences pour ceux qui ont pris le fort de NotreDame de la Garde, il faut en planter pour ceux qui ont pris la Bastille. »

Les mêmes scènes se reproduisent, hélas ! encore aujourd’hui au milieu de nos agitations et de nos troubles civils. N’avons-nous pas vu naguère le sous-intendant Brissy mis en accusation par la réaction triomphante, et condamné à la détention perpétuelle (c’est à grand peine qu’il a échappé à la mort) pour avoir tenté à Marseille le 4 septembre 1870, au nom de la nation trahie et de la morale publique outragée par vingt ans d’Empire, le même mouvement patriotique qui installait à l’Hôtel de ville de Paris le Gouvernement de la Défense nationale ?

Le Châtelèt dé Paris et le comité des recherches avaient été chargés de faire une enquête sur les événements des 5 et 6 octobre 1789. Les