Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/211

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« L’Assemblée nationale examine, dans ce moment, si ce droit doit être attribué au monarque, ou si elle doit se le réserver. Tous les esprits sont tendus sur cet objet. Les préjugés que nous a laissés l’ancien régime, l’exemple de tous les états monarchiques, semblent balancer, dans un assez grand nombre d’esprits, les dangers évidents qu’entraîne cette sorte d’organisation de la force publique. »

Le jeune patriote résume les arguments des deux partis en lutte ; poser ainsi la question c’est la résoudre d’avance.

« Les défenseurs de la prérogative royale disent que les opérations qui précèdent la guerre exigent secret et célérité, deux choses incompatibles avec la uature du corps législatif. Mais comme en laissant au roi, par ces deux motifs, le pouvoir de la guerre et de la paix, il serait à craindre qu’il en abusât, ils donnent au corps législatif deux moyens de le tenir en bride : le refus des subsides, et la responsabilité des ministres. »

« Les défenseurs de la prérogative royale opposent ensuite au corps législatif sa non-responsabilité pour ses décisions, la possibilité que ses membres soient corrompus, tout aussi bien que les ministres, par l’or des puissances étrangères, et l’absence momentanée des membres du corps législatif. »