Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/214

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tuante, en votant le décret du 22 mai 1790, posait les bases du véritable droit politique moderne. Elle méritait bien de l’humanité. »

Loustallot, avec tous les patriotes, n’était pourtant pas satisfait. La part du roi avait été faite trop large, puisqu’il pouvait refuser de proposer la guerre. Voici ses justes observations :

« Admirez, applaudissez, couronnez ;… mais, du moins, lorsque la lassitude de votre folle Joie vous permettra une heure de réflexion, lisez ce grand decret sur la guerre et sur la paix, et rougissez ensuite de votre engouement. Non, ce décret n’est pas en faveur de la nation. Il est contre elle ; il est plus dangereux peut-être que celui qui aurait attribué arbitrairement au pouvoir exécutif le droit de la guerre et de la paix. »

« Français, vous êtes toujours esclaves ; vos habitudes sont des fers plus difficiles à rompre que ceux du despotisme ; vous portez en triomphe, ou vous vouez à l’infamie des orateurs que vous n’avez pas entendus, et vous adoptez sans examen un décret, même avant qu’il soit achevé ! »

« Puisqu’il ne vous reste plus que le frein de l’opinion publique pour guider des représentants qui ne demandent ni n’attendent l’expression de votre volonté pour faire des lois, ah !