Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/217

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de la Gazelte de Paris, et il fit des feux de joie avec plusieurs éditions de ces journaux ultraréactionnaires. Loustallot ne craint pas de blâmer ces actes de violence, et suivant son habitude, il défend la liberté de la presse en dehors de toute préoccupation de parti.

« Ceux qui ont conseillé ces expéditions plus que démocratiques, ne se sont pas peut-être bien rendu compte de l’avantage qu’il en reviendrait à la bonne cause. Ils eussent facilement trouvé dans leurs propres réflexions des motifs de s’en dispenser. »

« C’est d’abord une atteinte portée à la liberté de la presse. Le peuple doit-il faire à force ouverte ce que le despotisme faisait autrefois par des lettres de cachet ? Non, sans doute ; et cependant qu’a-t-on fait autre chose ? Il se vengeait, on s’est vengé ; il détruisait l’ouvrage qui lui déplaisait ; on a détruit deux ouvrages qu’on trouvait déplaisants. »

« C’est un attentat à la propriété. Or, on n’a pas plus le droit de dépouiller un libraire de l’édition d’un ouvrage dangereux, que d’enlever de chez un apothicaire toutes les matières qui contiennent du poison. Ou l’on craignait le mal que ces ouvrages pouvaient produire, et alors il fallait en dénoncer les auteurs et distributeurs à l’autorité publique ; ou l’on voulait tirer vengeance d’un