rang pour demander : « Où est Hulin, où est Élie, où est Humbert, où sont les blessés du faubourg SaintAntoine ? »
Il était difficile de donner au langage du bon sens une forme plus incisive et plus spirituellement ironique. Camille Desmoulins cite tout ce passage dans son numéro 32, et l’accompagne des plus élogieux commentaires. « Puisque je suis en train de décerner aujourd’hui, dit-il, mes couronnes civiques, vive encore M. Prudhomme ! c’est-à-dire vive Loustallot ! »
No LI. (Du 26 juin au 3 juillet.) — On ne parle plus dans Paris que des préparatifs de la fête du 14 juillet. Les bruits les plus ridicules et les plus contradictoires sont semés dans la foule. Les patriotes répètent que pendant la cérémonie les émissaires de la cour pilleront ou incendieront divers quartiers de la capitale, que le Champ de Mars est miné et doit engloutir les gardes nationales et tous les amis du peuple. Les aristocrates prétendent, au contraire, que ce jour sera une Saint-Barthélémy de nobles. La contradiction de ces vaines rumeurs est la meilleure preuve de leur absurdité. Loustallot en appelle au bon sens de ses concitoyens, pour les réduire à néant.
« Quelles querelles, quelles rivalités, quelles jalousies pourrait-on élever dans un jour qui