Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/246

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rues ; des Français qui reçoivent des bannières blanches ; qui souffrent un drapeau blanc sur le trône. Un roi qui essuie, à la chasse, les pluies les plus abondantes, et qui ne marche pas, parce qu’il pleut, au milieu des représentants de la nation délibérante et armée ; qui ne prend pas la peine d’aller de son trône à l’autel pour donner à un peuple qui lui alloue vingt-cinq millions, malgré sa détresse, la satisfaction de l’y voir prêter serment. Les sciences, les arts, les métiers, le courage civique, la vertu, sans honneurs, sans récompense dans ce beau jour. Les vainqueurs de la Bastille ignorés, et pas un mot, pas un seul hommage à la mémoire de ceux qui, à pareil jour, périrent sous les murs de cette horrible forteresse. Un président de l’Assemblée nationale courtisan, et qui permet à un autre courtisan de donner à la cour la misérable petite satisfaction de le dérober aux yeux du public, en se mettant devant lui. Des maréchaux de France et des lieutenants généraux qui ont l’insolence de prendre le pas sur des soldats et des sergents qui ont dix et douze ans de service plus qu’eux. Mille petites ruses pour exciter des acclamations serviles, et pour faire oublier la nation dans un moment où elle était tout. Voilà ce qui empoisonnait ce beau moment pour tout citoyen capable de réflexion, et qui voudrait qu’il n’y ait rien sur