Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/247

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la terre d’aussi grand que le peuple français, jusque dans ses plus petites actions. »

Quel ardent amour pour le peuple ! ne diraiton pas le langage d’un père voulant voir devenir parfaits tous ses enfants ?

No LIV. (Du 17 au 24 juillet.) — Loustallot, à propos de la Fédération, se demande si on n’a pas eu pour but d’éblouir le peuple, et si le parti de la cour n’a pas cherché à amuser les Parisiens pour leur faire oublier des intérêts plus sérieux. Le peuple français est léger, il aime les spectacles qui’ parlent à ses yeux et frappent son imagination : trop souvent, oublieux des principes, il ne songe qu’aux hommes, et un penchant funeste le porte à ce que le jeune publiciste appelle si énergiquement l'idolâtrie. Ainsi, au Champ de Mars, La Fayette a été l’objet d’ovations enthousiastes ; on a trop crié « vive La Fayette ! » et pas assez « vive la Liberté I »

« M. de La Fayette a passé entre l’armée parisienne et une haie de fédérés, sur son cheval blanc, le chapeau à la main, distribuant à droite et à gauche des regards souriants et bénévoles, qui flattent l’amour-propre et qui provoquent les applaudissements. Les transports, l’engouement, l’idolâtrie, les contorsions ; la fureur d’applaudir et de crier vive Lafayette, peignaient tout ce qu’on nous raconte d’extravagant des