Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/251

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sous le pseudonyme de Pilpay, sans date, mais probablement en 1795 ou 1796, pendant la réaction thermidorienne. Ce curieux opuscule est intitulé : « Dialogues des morts de la Révolution. » Le premier dialogue a pour sujet la liberté de la presse : les interlocuteurs sont l’abbé Royou, rédacteur de l'Ami du Roi, y et Loustallot.

L’abbé Royou, fidèle à ses principes, demande que le gouvernement mette des bornes à l’insolence des « écrivailleurs. » Le rédacteur des Révolutions combat cette avilissante théorie. « Je crois avoir tout dit, — j’entends tout ce qu’on peut dire de raisonnable, — pour cette liberté illimitée. Je n’ai point envie de me répéter ; assez d’autres en prennent le soin. » — R. « Voici comment je pose la question : Les gouvernements ont-ils le droit d’empêcher le débordement des opinions contraires à leur établissement ? » — L. « Je réponds sans hésiter, non ; et voici pourquoi : Ou ces opinions sont vraies, et alors le gouvernement qu’elles attaquent étant fondé sur l’erreur, il faudra bien que tôt ou tard il cède aux efforts de la vérité ; ou ces opinions ne sont que des erreurs, et alors elles ne peuvent jamais avoir d’inconvénient… Qu’importe dans les révolutions l’opinion de vos honnêtes gens dont les facultés se bornent à compter leurs revenus, dont les occupations se réduisent à faire leurs quatre