Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/262

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sans affectation, sans courbettes, cherchant à gagner notre confiance sans vous inquiéter de la cour ; mais quand une fois le roi eut quitté Versailles, quand, dans son premier effroi, la cour vous eut prodigué les noms de libérateur, de sauveur, de héros, vous promîtes tout, parce qu’elle parut vous tout promettre ; vous cherchâtes dès lors à vous faire adorer, non des citoyens, mais de la garde ; vous voulûtes notre idolâtrie, et non pas notre estime ; vous voulûtes gouverner la cour et la ville, diriger le conseil du pouvoir exécutif et le corps législatif, être à la fois l’homme du peuple et du roi… Général, il n’est pas un seul citoyen à Paris dont la vie ne soit, en ce moment, à votre disposition. Un mot, un signe, un air de physionomie suffisent à des idolâtres pour les engager à sacrifier quiconque déplait à leur idole. Nous n’avons qu’une plume à opposer à une armée ; jugez si, lorsque nous l’employons à vous rappeler aux devoirs du citoyen, elle peut être dirigée par un autre sentiment que l’amour de la patrie. »

Ces quelques lignes expliquent toute la politique de La Fayette. Comme le dit si bien le rédacteur des Révolutions de Paris, au 5 octobre 1789, le général a abandonné le parti patriote pour se jeter dans la réaction. Il fut vite démasqué par ce grand parti révolutionnaire représenté dans