Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/263

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la presse par Camille et Loustallot, et à la tribune par Danton. La Fayette, quarante ans plus tard, ne l’avait pas oublié. Dans ses Mémoires, il se ménagea une vengeance posthume, en essayant de déshonorer l’illustre orateur des Cordeliers. Danton payait pour tous ses amis.

No LVII. (Du 7 au 14 août.) — Le Châtelet, tribunal aristocratique décrié même sous l’ancien régime, avait, nous l’avons dit, pris l’initiative d’une enquête sur les événements des 5 et 6 octobre 1789. Depuis trois mois on ne parlait plus de cette enquête, et les bons citoyens la croyaient abandonnée, quand une députation du Châtelet apporta un rapport à l’Assemblée nationale, le 7 août. Tous les patriotes s’élevèrent contre l’incompétence de ce tribunal exceptionnel.

Dans cette mémorable journée du 6 octobre, le peuple avait mis le roi en demeure de rentrer à Paris. Les chefs du mouvement pouvaient-ils être considérés comme des factieux ? Il faut se rapporter avec Loustallot aux événements qui suivirent la manifestation populaire. La reine avait offert un banquet aux gardes du corps, banquet dans lequel on foula aux pieds la cocarde tricolore et on fit appel à l’intervention des puissances étrangères. Au parti de la cour, aux conspirateurs royalistes remonte la responsabilité des scènes tumultueuses qu’ils ont provoquées.