Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/267

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qui l’ont rendue nécessaire : les conspirateurs de la cour, les complices de l’étranger, et Marie-Antoinette la première.

Le mercredi 11 août, un duel eut lieu au bois de Boulogne entre deux députés, le patriote Barnave et le royaliste Cazalès. Cazalès avait insulté grossièrement son collègue, qui alla sur le terrain ; le provocateur fut blessé d’un coup de pistolet au front.

Loustallot blâme vivement le jeune et éloquent Barnave, et lui reproche de s’être exposé inutilement ; un député n’a pas le droit de risquer sa vie ; elle appartient à ses commettants.

« La conduite de ce député, sur lequel ses talents ont appelé les regards de toute la France, recule de plus de cent ans l’abolition du duel ; elle ôte toute espèce de force à la loi que l’Assemblée pourrait faire sur ce crime ; une loi ne peut lutter contre un préjugé que quand des hommes recommandables l’ont ouvertement bravé à la face du public, et non pas lorsqu’ils lui ont donné l’appui de leur conduite, et, pour ainsi dire, leur sanction… »

« Que devient la liberté publique, si l’on peut ravir au peuple ses meilleurs défenseurs en les faisant battre en duel ? Que deviendrait la Révolution, si l’épée ou le pistolet nous ôtaient dans ce moment sept à huit des plus sincères amis des