Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/268

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droits du peuple ; si l’on peut les écarter de la tribune pendant plusieurs mois par des blessures ; et si, à la veille d’une grande question, qui exige toute leur application, ils peuvent être distraits par des provocations ? »

En effet, les bretteurs royalistes résolurent de provoquer tous les hommes marquants du parti révolutionnaire ; ceux-ci dédaignèrent cette politique de salle d’armes. Quant à Bamave, les journaux ultra-royalistes ne lui pardonnèrent pas la blessure de Cazalès. Voici une épigramme un peu lourde des Actes des Apôtres, qui donne la mesure de l’urbanité des talons rouges de la cour :

« Aux vertus le malheur, an crime le succès ;
Barnave a blessé Cazaiés.
Dans ce siècle fécond en fureurs effroyables,
Non, ce n’est pas un spectacle nouveau
De voir des gens irréprochables
Passer par la main du bourreau. »

No LVIII. (Du 14 au 21 août.) — Les nouvelles de l’armée ne sont pas des plus rassurantes. Dans les régiments, encore soumis à l’aristocratie féodale des grades, la Révolution est considérée comme non avenue. Les états-majors continuent à retenir indûment une partie de la solde ; celui du régiment de Beauce a volé aux soldats plus de deux cent quarante mille livres. En outre les