Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/282

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l’acheva ; il fut la dernière et la plus déplorable victime du crime de Bouillé. Comme le dit si éloquemment Louis Blanc, « il mourut d’un désespoir d’amour, oui, d’amour, car quel autre nom donner à cette passion à la fois si profonde et si tendre, à cette passion inapaisable dont il brûla pour la liberté ? »

Dans les premiers jours de septembre, le jeune rédacteur des Révolutions de Paris tomba gravement malade. Le 19, Fréron écrivait dans l’Orateur du Peuple : « Le bruit s’est répandu que M. Loustallot, écrivain patriote et courageux, dont la perte exciterait la douleur la plus juste et la plus vive parmi les bons citoyens, a été empoisonné. C’est une erreur ; sa maladie est une fièvre putride qui l’a réduit à toute extrémité. Le club des Jacobins lui a député deux de ses membres, MM. Robespierre et Mercier. Il n’est pas hors de danger quoiqu’au 16e jour de sa maladie ; espérons que sa jeunesse et les soins qui lui sont prodigués le rendront bientôt aux vœux de ses amis ; c’est parler de tous ses lecteurs[1]. »

Le lendemain, Fréron ne pouvait plus se faire illusion sur le sort de son infortuné confrère. Il disait dans son journal : « Vous venez de perdre

  1. L’Orateur du Peuple, tome II, no  39, page 309