Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/283

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et de perdre pour toujours, citoyens, un des plus fervents appuis de la Révolution, une de ces âmes républicaines dont le brûlant patriotisme et les grands talents faisaient tous les jours des conquêtes à la liberté. Loustallot n’est plus ; sa mort est une calamité publique. Non-seulement les écrivains patriotes, mais encore les bons citoyens de toutes les classes doivent se faire un devoir sacré de payer à sa mémoire le tribut de larmes et d’éloges que ses écrits lui ont si justement mérité, et de poser sur son cercueil la couronne civique. Cette perte est irréparable. Où trouver un écrivain qui l’égale pour la précision, la justesse et la clarté ! Quel art d’envisager une question sous toutes ses faces, mais surtout quelle pureté de principes, et quelle intrépidité contre les ennemis de la Révolution ! Il est mort à la fleur de l’âge, il n’avait que vingt-huit ans. Le massacre de Nancy avait frappé son imagination sensible, un délire affreux a empoisonné ses derniers instants. Il ne parlait que de morts et que de sang… Peuple, prends tes habits de deuil, ton défenseur n’est plus ![1] »

Une note assez sèche des Révolutions de Paris (o LXIII) annonça aux souscripteurs la mort de Loustallot. Prudhomme eut soin de les avertir

  1. L’Orateur du Peuple, tome II, no  40, page 319.