Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/29

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« L’aristocratie, s’écrie Loustallot, l’aristocratie renaîtra donc sans cesse de ses pertes ? C’est elle qui soudoie ces brigands incendiaires, c’est elle qui sème les soupçons déchirants qui exilent la bonne intelligence et le bon ordre ! C’est elle qui, frémissant de rage des blessures que vient de lui faire l’Assemblée nationale, par la rescision des droits féodaux et de la vénalité des charges, s’agite en tous sens, essaye tous les forfaits, et ne se voit qu’une seule ressource, la guerre civile.

« La guerre civile, grand Dieu ! Au moment où nous touchons à la liberté, citoyens, frères, amis, vous égorgerez-vous pour satisfaire de lâches tyrans, pour servir leur cause ? Disons-nous chaque jour, à chaque heure, et que ce soit le mot d’ordre pour tous les bons patriotes : l’aristocratie est abattue si nous ne nous divisons pas. »

Inutile de commenter ces paroles éloquentes, cette invocation chaleureuse dans laquelle, semble passer le souffle de la Patrie elle-même, appelant à son secours tous ses enfants.

No V. (Du 9 au 15 août.) — La conséquence immédiate de ces rumeurs peu rassurantes fut de précipiter l’armement de la garde nationale de Paris. La municipalité distribua aux districts des fusils, des piques, des canons, et un arrêté,