Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/30

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

réclamé depuis quelques jours par la voix populaire, vint interdire l’exportation des poudres et la sortie des munitions hors de la capitale.

Mais beaucoup de citoyens détournèrent ces armes de leur destination première : en attendant l’occasion de s’en servir pour défendre la liberté contre les aristocrates, ils profitèrent de l’abolition du droit de chasse et des capitaineries (sacrifiées dans la nuit du 4 août) pour faire une guerre acharnée au gibier des environs de Paris. Les lapins, les perdrix, les lièvres et les cerfs passèrent quelques jours désagréables, victimes eux aussi de la Révolution. Cependant les chasseurs n’envahirent pas indifféremment toutes les propriétés :

« Ce matin, il s’est présenté successivement aux portes du bois de Vincennes au moins quatre cents chasseurs ; tous ont commencé par s’informer où étaient les possessions de Mgr le duc d’Orléans ; les officiers de ce prince se sont présentés chaque fois et leur ont montré les limites : alors on a vu chaque chasseur, loin de vouloir porter ses pas sur les terres de Son Altesse, crainte de troubler ses plaisirs, s’éloigner en prononçant avec attendrissement le nom de ce prince citoyen, l’appui des Français ; aucun d’eux n’ignorait qu’il avait lui-même le premier proposé de supprimer toutes les capitaineries, aucun