Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/43

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

avertissement se termine par un véritable cri de guerre.

« Nous avons passé rapidement de l’esclavage à la liberté ; nous marchons plus rapidement encore de la liberté à l’esclavage : on endort le peuple au bruit des louanges qu’on lui prodigue sur ses exploits, ou on l’amuse par des fêtes, des processions et des épaulettes.

« On a prononcé dans ce mois, à Paris, plus de deux mille compliments, tous prolixes, dans lesquels les Français sont élevés bien au-dessus des peuples de la Grèce et de Rome. Vils adulateurs, vous verrez, avant trois mois, quel sera l’effet de vos louanges.

« Une foule d’homme, aux gages de l’aristocratie, a senti de bonne heure que le pouvoir allait lui échapper ; ils l’ont abandonnée, ils se sont couverts du masque de la popularité, pour établir une aristocratie nouvelle sur les débris de l’ancienne. Inactifs tant que la patrie a été en danger et que la Révolution s’est opérée, ils veulent tout faire depuis qu’il y a des places à remplir, et que l’autorité semble devoir appartenir à celui qui aura, non pas le courage, mais l’adresse de s’en emparer.

« Cette cohorte d’ambitieux est composée principalement de gens de robe, de financiers et de censeurs royaux. Nous observons leur marche