Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/50

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

des gardes nationales avait été retardée par la lenteur de l’équipement ; on compléta l’effectif. Loustallot voulait même qu’on simplifiât la formation des milices bourgeoises en n’exigeant pas l’uniforme. Les districts laissaient à désirer au point de vue de l’administration ; leurs comités, en présence de difficultés presque insurmontables, persévéraient trop souvent dans les errements de la monarchie. La police, exercée sans contrôle suffisant, violait quelquefois la liberté de la presse et la liberté individuelle. Voici les justes observations du rédacteur des Révolutions de Paris. Il pose les grands principes de l’organisation municipale dans les sociétés démocratiques.

« Nous ne saurions trop dire qu’il faut circonscrire la municipalité, limiter les pouvoirs des officiers, abréger le temps de leur exercice, parce que la police a toujours quelque chose d’arbitraire en soi, et que de toutes les actions du gouvernement, c’est celle qui influe le plus directement sur le bonheur et le malheur des individus. Nous connaissons plusieurs petits lieutenants de police de province, qui ont forcé des familles honnêtes à s’expatrier, sans donner lieu à une action juridique contre eux ; c’est aux vices de la police actuelle, et à la crainte qu’elle ne devienne pire encore, qu’il faut attribuer l’émigration qui se