Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

fait en ce moment ; depuis qu’on peut sortir librement de Paris, il a été délivré près de soixante mille passe-ports… Les officiers municipaux ont un pouvoir terrible ; ils ne doivent jamais en être revêtus pour plus de deux ans. »

On répète dans Paris que Camille Desmoulins vient d’être arrêté pour son vigoureux pamphlet de la France libre. Loustallot trouve bien les conclusions de Camille un peu radicales (dans sa brochure, la royauté est supprimée comme un rouage embarrassant) ; mais il bondit à la nouvelle de cette poursuite heureusement démentie.

« Le bruit a couru mal à propos que le comité avait fait arrêter l’auteur de la France libre. Cet ouvrage, sans doute, est dicté par un patriotisme exalté, par une imagination ardente ; mais le comité de policé en aurait-il moins fait un acte de violence et d’oppression ? L’auteur est un de ceux qui, dans les mémorables journées des 12, 13 et 14 juillet, ont rendu de grands services à la patrie ; un acte de violence ne troublerait-il pas plus la tranquillité publique que la publication de son ouvrage, en faisant passer dans tous les cœurs une juste indignation contre une autorité qu’il faut faire aimer ? »

Après avoir ainsi pris la défense du vaillant pamphlétaire qui deviendra son ami, il vient à parler de l’institution du jury, empruntée à l’An-