Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/56

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Loustallot relève le moral des patriotes de peu de foi, en leur adressant les exhortations suivantes. On s’est trop avancé pour reculer :

« Le découragement dans lequel sont tombés quelques patriotes, vient de ce qu’ils ne croient pas que l’ordre puisse se rétablir dans nos affaires intérieures, ils voient l’Assemblée nationale partagée en deux partis : celui de la coalition composé du clergé, de la majeure partie de la noblesse et de quelques membres des communes, et celui des vrais représentants de la nation, des bons et fidèles députés des communes, que la majorité s’est permis de désigner sous le nom de Coin du Palais-Royal ; et ils craignent, avec raison, que la Constitution se fasse pour le parti aristocratique, et non pour la nation. Mais aujourd’hui nous n’avons pas à choisir, il nous faut devenir le plus heureux des peuples, ou être le plus malheureux de tous. Vous savez tout ce qu’avait commis le parti que nous avons terrassé : des sommes énormes avaient été dépensées avec un scandale insultant, les mœurs publiques étaient ouvertement violées, la nation était comptée pour un vil troupeau de bêtes de somme ; nos libertés, nos biens, nos vies, tout était à sa discrétion. Pensez-vous donc que si la contre-révolution avait lieu, soit par votre propre dégoût de l’état actuel des choses, soit par les perfides combinaisons de