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Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/55

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daient l’Italie et s’avançaient jusqu’aux portes de Rome ? Admettons pour des faits constants toutes ces conjectures, que la crainte exagère. Fiez-vous d’abord aux Béarnais et aux Gascons, ces peuples si renommés par leur antique valeur, du soin de les empêcher de traverser la Garonne. Pensez ce que pourront les bouillants Provençaux et les intrépides Dauphinois contre des soldats efféminés par le climat et abrutis par l’esclavage. Voyez ensuite ce que pourraient contre les Prussiens et les Impériaux tout le reste du royaume, les Bretons, les Normands qui forment seuls des puissances formidables ; les Lorrains et les Alsaciens qui sont nos frères, et qui se glorifient aujourd’hui d’être Français ; la Flandre, la Picardie, la Champagne, la Bourgogne, toutes les provinces de l’intérieur qui peuvent fournir des armées ; et vous, Parisiens, qui avez pris la Bastille d’assaut en quatre heures, qui avez formé dans un seul jour une armée de trois cent mille hommes ; vous seuls, s’il le fallait, vous sauveriez la patrie. »

Quelques citoyens commencent à se décourager, trouvant que la Révolution ne satisfait pas assez vite leurs désirs. Le mécontentement du peuple est exploité avec habileté par les royalistes. On se demande s’il ne vaudrait pas mieux revenir au passé qu’affronter de nouvelles tempêtes.