Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/59

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Mais les citoyens sont encore ignorants : qui les excitera à cette juste revendication, qui les soutiendra, si le journaliste patriote ne peut leur offrir son concours, son appui quotidien ?

« Le peuple veut être libre, il le veut à quelque prix que ce soit, et en vain prétendrait-on à sa confiance, tant que la presse ne jouira pas d’une entière liberté : qu’on établisse, s’il le faut, des lois pour protéger la réputation des particuliers ; que celui qui, attaqué dans un libelle, négligera d’avoir recours aux lois, soit regardé comme un mauvais citoyen. Mais quant au caractère des hommes publics et à leurs opérations, il faut que la liberté de la presse soit absolue, autrement elle est nulle : quel homme, même à l’abri des lois, osera lutter à découvert contre les ministres, les magistrats, et braver tout à la fois le pouvoir public, dont ils peuvent abuser, et les vengeances qu’ils peuvent exercer en secret : voudrait-on donc nous borner à n’écrire que sur des processions, des bénédictions de drapeaux, et sur d’autres objets qui ne peuvent influer en rien sur les grands intérêts de la nation ? »

Nous avons déjà cité les articles de Loustallot sur la liberté de la presse. Nous reviendrons encore souvent sur ce sujet, car aux yeux du jeune publiciste, c’est la garantie de toutes les libertés civiles et politiques. Voici un fragment dans le-