Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/60

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quel il établit bien nettement le principe de la souveraineté nationale et tranche la question, si discutée encore aujourd’hui, du mandat impératif :

« Nos représentants ne sont point, comme en Angleterre, les souverains de la nation ; c’est la nation qui est le souverain. À la vérité ils ont tenté de se rendre nos maîtres en déclarant que leurs mandats ne sont pas impératifs ; mais cette décision n’ôte rien au peuple. Il est absurde qu’un mandataire puisse faire la loi à son commettant : le peuple assemblé par commune a donc le droit de révoquer ses représentants, de réviser leur ouvrage, de l’adopter, de le rejeter ou de le corriger. Usons promptement de ce droit, il le faut, puisque l’opinion publique ne peut plus rien sur certains députés. »

No XII. (Du 26 septembre au 3 octobre.) — La tyrannie la plus redoutable n’est pas celle qui s’impose uniquement par la force, et les despotes intelligents savent mettre en pratique le mot du bon La Fontaine, mieux vaut douceur que violence.

« Le plus redoutable et le plus puissant de tous les genres de despotime, c’est celui qui rend un peuple esclave volontaire, et qui sait lui faire aimer ses fers. Le despotisme violent porte avec lui le germe de sa destruction, l’indignation profonde et continuelle qu’il fait naître au sein de