Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/66

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ce que peut sur tous les hommes la volonté de réussir dans les projets qu’ils ont adoptés, dans les entreprises qu’ils ont commencées : mais il ne nous appartient pas, madame, de scruter vos sentiments ni vos actions ; vous n’avez dans ce moment pour juge que Dieu et votre époux : notre devoir se borne à vous présenter l’espérance du bonheur que votre séjour dans cette ville nous fait concevoir.

« Notre histoire offre peu d’exemples de reines qui se soient occupées du bonheur du peuple ; elle en peint beaucoup au contraire qui ont été pour lui de véritables fléaux[1].

« Il nous manque une reine, madame, dont la vie soit le contraste parfait de celle de tant de monstres ; une reine qui, occupée à former le cœur de ses enfants, à rendre heureux son époux, mette le soulagement du peuple au rang de ses devoirs ; qui, protectrice décidée de l’innocence persécutée, ou de la pauvreté vertueuse, établisse, pour toute part aux affaires publiques, un ministère de bienfaisance et rende en quelque sorte son mari jaloux de la reconnaissance des Français envers elle, et de l’admiration de tous les peuples.

  1. Vois à ce propos le curieux livre de Prudhomme les Crimes des reines de France jusqu’à Marie-Antoinette. Paris, 1791. La femme de Louis XVI n’y est pas ménagée.