Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/65

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qui menaçait la nation. Le coup d’État royaliste a avorté. Le peuple aime toujours Louis XVI, mais il se défie de plus en plus de sa femme. Voici un discours adressé par Loustallot à Marie-Antoinette, à cette Autrichienne qui fut le mauvais génie de son mari et de la France. On ne pouvait dire plus vrai ni toucher plus juste.

« En suivant notre roi dans cette ville, qui naguère devait être ravagée par la famine et par le feu, vous commencez, madame, à détruire des bruits qui ont affligé tous les bons Français et qui retentissent dans toute l’Europe. Des hommes, qui sont vos ennemis, quoiqu’ils vous paraissent tout dévoués, se sont plu à vous présenter comme l’appui de la faction qui déchire l’État. Ce serait vous trahir, madame, que de vous dissimuler que ces bruits ont produit une funeste impression sur le peuple, et que c’est seulement par la crainte d’affliger le cœur de votre époux, qu’il unit votre nom au sien dans ses cris de joie et dans ses hommages.

« Nous savons que l’audacieuse calomnie ne respecte aucun rang, aucune vertu ; nous savons également ce que peuvent sur les rois la flatterie et l’amour d’un pouvoir sans bornes ; nous savons ce que peut sur le cœur d’une épouse et d’une mère le désir de conserver des droits qu’elle croit appartenir à son époux et à son fils ; nous savons