Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/76

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qu’autant que les forces militaires qui seront entre les mains des citoyens formeront la balance des forces militaires de l’armée. Les forces militaires des citoyens ne peuvent se soutenir qu’autant qu’ils trouveront dans l’exercice de la liberté une indemnité des peines du service ; la plus précieuse indemnité pour un homme libre est de donner son vœu sur les affaires publiques. Privez les citoyens de l’exercice de ce droit, pour le conférer à des représentants, le peuple se regardera comme vendu à d’insolents municipaux, et alors ou l’opinion générale jettera à bas votre gothique décret ; ou, le dégoût du service éteignant peu à peu nos milices citoyennes, on verra comme ci-devant le despotisme et l’aristocratie se disputer à qui régnera sur ce misérable peuple qui redeviendra esclave tout en conservant le nom de franc. »

Les attroupements se multiplient, et, le 22, l’Assemblée décrète la loi martiale. La situation s’assombrit, le découragement s’empare des députés libéraux et des meilleurs citoyens. Loustallot, fidèle à la noble mission qu’il s’est donnée, leur prêche la patience, la fermeté. Le but à atteindre est sublime : hauts doivent être les cœurs !

« Fidèles représentants de la nation, si vous êtes entre deux précipices marchez droit et